ÉOLIENNES … LE GRAND VENT DE LA COLÈRE !…

En cliquant sur le lien ci-dessous, vous aurez accès à un article du Figaro Magazine du 26-10-2018 qui traite des éoliennes.

A lire car c’est un bon résumé du « problème éolien »…et à voir aussi pour les photos…comment peut-on laisser faire un tel massacre des paysages et de notre patrimoine ? ! …

La colère gronde gronde gronde…

Article du Figaro Magazine – Le vent de la colère

 

INVITATION TO THE CONFERENCE « WHAT RENEWABLE ENERGY FOR OUR TERRITORIES ? »

Hi, 

It is our pleasure to invite you to attend our conference regarding renewable energy. The organizers, Association VIAPL, are pleased to confirm the attendance of key speakers and we appreciate your support in attending this event.
 

Conference title :

« WHAT RENEWABLE ENERGIES FOR OUR TERRITORIES ? »

Venue : MIALLET TOWN HALL

 

Date and time : Saturday November 10, 2018 from 9:30 to 12:30

 

Speakers :

– Serge BLANC, Engineer, specialized in energy efficacity

And

– Alain DE LA VILLE, Architect spécialized in Heritage and Landscapes.

By clicking on the link below, you will have access :

– To the full program of that morning :
https://viapl.fr/wp-content/uploads/2018/10/Affiche-conférence-du-10-novembre-2018-.pdf

– To the french and english flyer that you could if you wish, print and give to your friends and neighbours :
https://viapl.fr/wp-content/uploads/2018/10/Un-Tract-français-One-Tract-in-english-conference-du-10-11-18.pdf

We are all concerned by the issues of the Ecological and Energetic Transition and effects to our lifestyle and well-being.

The event will provide an excellent opportunity to THINK, DISCUSS and EXCHANGE views with experts in their respective fields.

Even if the conference will be in french, I look forward to seeing you on the day.

Sincerely yours,

 Christian CLAIR, for all the members of VIAPL.

 

INVITATION À LA CONFÉRENCE « QUELLES ÉNERGIES RENOUVELABLES POUR NOS TERRITOIRES ? »

Bonjour,

  
Vous êtes cordialement invités, le samedi 10 novembre, de 9h30 à 12h30, à la Salle des Fêtes de Miallet, à la conférence que l’Association VIAPL organise sur le thème :
 
 » QUELLES ÉNERGIES RENOUVELABLES POUR NOS TERRITOIRES ? « 

 

Les intervenants sont :

– Serge BLANC, Ingénieur spécialisé en efficacité énergétique

Et

– Alain DE LA VILLE, Architecte spécialisé en patrimoine et paysages.

En cliquant sur les liens ci-dessous, vous aurez accès :

– A l’affiche de cette conférence :
https://viapl.fr/wp-content/uploads/2018/10/Affiche-conférence-du-10-novembre-2018-.pdf

– Au tract en français et en anglais (Format A4 à couper en deux) que vous pourrez, si vous le désirez, imprimer et distribuer à vos amis et voisins :
https://viapl.fr/wp-content/uploads/2018/10/Un-Tract-français-One-Tract-in-english-conference-du-10-11-18.pdf

Bien amicalement à vous,
 
Christian CLAIR, pour les adhérents de VIAPL.

 

QUAND ABO WIND EST À LA FÊTE !…

Cet article est un peu long j’en conviens, mais il est important de bien comprendre le fil de l’histoire et jusqu’où les promoteurs éoliens (ici Abo Wind, mais ils se ressemblent tous) sont prêts à aller (discours, vocabulaire utilisé, arguments commerciaux, évènementiel, etc.) pour gagner de l’argent…

 

1)- L’histoire commence lorsque la société AboWind décide de célébrer les « 10 ans de l’éolien en Charente » et invite nombre d’élus  le samedi 20 octobre à partir de 10h sur le parc éolien de Salles de Villefagnan, au pied des éoliennes.

 

2)- Le samedi 20 octobre au matin, les associations de Charente qui se battent contre l’implantation des éoliennes industrielles dans leurs communes ont organisé une action destinée « à stigmatiser la Fête des 10 ans d’éolien en Charente ».

Voici leur communiqué de presse, qui résume ce qui s’est passé :

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COMMUNIQUÉ de PRESSE
 
Ce samedi 20 octobre au matin, Défense du Patrimoine Rural 16 a organisé une action destinée à stigmatiser la « Fête des 10 ans d’éolien en Charente/Abo Wind. ».
Plus de 60 citoyens se sont d’abord retrouvés à 11 h sur le parking de la gare de Ruffec, à peu de distance des tivolis éoliens de Salles-de-Villefagnan, où Abo comptait sereinement régaler. Les défenseurs du Patrimoine Rural, arborant des T-shirts exprimant leur sentiment personnel face à l’occupation éolienne (voir photo), ont alors démocratiquement réglé les détails de l’opération, dont les plan et orientations avaient été arrêtés par les associations délégués de DDPR16 : Rapasse (Saint-Laurent-de-Céris), ECC (Alloue/Pleuville), CLE (Nieuil/Chasseneuil), Sonnette d’Alarme (Valence/ Cellefrouin/ St-Angeau) , BriseVent (Saulgond/Lesterps), Coupe-Vent à Saint-Claud. L’ambiance entre les ami-e-s, totalement investis du sens de leur mission, était à la concentration et à l’unité.
Ceci fait, le cortège des voitures s’est dirigé vers le lieu de la réception honnie.
L’arrivée à midi moins le quart, au pied des machines, de la délégation jette le trouble parmi le personnel de l’affairiste. Effet de surprise total ! Dans un mouvement quasi-parfait, les « témoins » ôtent leur dessus, révélant ainsi leurs expressifs, voire artistiques T-shirts !
Les responsables de DDPR16, Sonja Gurt, Jacques Thiaudière et Serge Gauthier négocient immédiatement avec ceux de l’affairiste, P. Bessière et C. Robin : l’action est pacifique, les 60 citoyens veulent témoigner auprès des élus, du grand public, de l’éolien, du sentiment de scandale ressenti face à la fête affairiste.
Une prise de parole de quelques minutes est demandée, à la suite de laquelle la délégation se retirera. Marché conclu.
C’est donc après quelques accords de musique et dans les effluves d’une pa(le)ella en préparation que le délégué à la prise de parole, S. Gauthier, a pu exprimer les sentiments du groupe : « La Défense du Patrimoine Rural tient à stigmatiser l’indécence de cette réception, dont la note est réglée avec l’argent citoyen prélevé sur la CSPE de notre facture EDF, 10 milliards € déjà siphonnés à la nation ! Et pour quoi ? Pour une énergie payée le double du prix de marché, ayant priorité d’accès au réseau, devant l’hydro-électrique ! Relayé par les centrales à gaz quand il ne tourne pas, l’éolien émet le CO2 de ses remplaçantes ! Et quand le courant éolien afflue, il doit être fourni gratuitement aux partenaires européens, en payant en plus : c’est le scandale des prix négatifs ! Ainsi 1 MWh éolien peut-il coûter 232 € à EDF, contre un prix normal de 40 !
L’éolien n’est ni vert ni propre, il est sale, cher et polluant. De plus, il détruit la bio-diversité, comme en témoigne la demande de destruction de dizaines d’espèces protégées sur 5 ha, justement par Abo Wind, à Saint-Saud-Lacoussière (24). Ce n’est surtout pas l’éolien intermittent qui peut régler le problème du nucléaire.
Les éoliens, conclut l’orateur, ne sont pas de vrais industriels, mais des représentants de la pire caste de capitalistes avides de profit rapide, les affairistes. Et d’appeler les citoyens, les élus, à se détacher d’eux ! »
Paroles applaudies par l’assistance, tandis que grimaçait le DG d’Abo .
Après s’être félicités du succès de l’opération, amorcé par la Lettre Ouverte aux Elu-e-s, les Défenseurs du Patrimoine Rural se sont rassemblés pour l’immortaliser par une photo de groupe, avant de se séparer.
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3)- En cliquant sur le lien ci-dessous, vous pourrez lire à présent l’article qui a été rédigé par Amandine COGNARD, journaliste de la Charente Libre, pour résumer cet évènement. Allez vite le lire, vous allez voir, c’est é-di-fiant !!!

Le parc éolien fête ses 10 ans CL

 

4)-Devant le manque totale d’objectivité de cet article (c’est le moins que l’on puisse dire !…), Sonja GURT, au nom de DDPR16, a réagi de la façon suivante :

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Chers ami(es)
Nous étions nombreux à la fête d’Abowind samedi le 20 octobre et un grand merci à tous qui étaient présents!
Ci-dessous vous recevez le communique de presse qui était envoyé hier à la Charente Libre avec la photo que vous trouvez dans l’article ci-joint. Si vous regardez « notre » photo et celle d’Abowind on voit bien qu’il y a des mensonges! Nous étions une soixantaine de personnes – plus de personnes que les invités qui étaient présents entre 12 et 14 h! Si on regarde la photo d’Abowind dans la Charente Libre on a bien des doutes qu’il y avait 150 personnes sauf qu’ils ont compté les défenseurs du patrimoine rural et de l’environnement.
Il faut que chacun des participants envoie un courrier ou un mèl à
Rédacteur en chefArmel Le Ny
Email : a.leny@charentelibre.fr
Pouvons-nous une autre fois compter sur vous?
Mille mercis d’avance
Sonja
au nom de DDPR16
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5)- Et voici le courriel que Josette BOULANOUAR a envoyé à Amandine COGNARD :
De : Josette Boulanouar <jboulanouar@orange.fr>
Envoyé : mardi 23 octobre 2018 21:12
À : a.cognard@charentelibre.fr
Objet : Le métier de journaliste

Bonsoir madame,

Si vous aviez été sur place, au parc éolien d’Abowind de Salles de
Villefagnan samedi 20 octobre, lors de la présence, des défenseurs du
patrimoine rural, de la biodiversité, de la santé et de la tranquillité
des riverains des éoliennes et si vous aviez fait votre travail de
journaliste, au lieu de vous faire la porte parole du gérant d’Abowind
France vous sauriez que nous n’étions, ni une « poignée », ni « une
trentaine »…

Si vous aviez été sur place et si vous aviez fait votre travail de
journaliste, au lieu de vous faire la porte parole du gérant d’Abowind
France, vous sauriez que, contrairement à ce que prétend ce monsieur, il
n’a pas été insulté. Notre intervention s’est passée dans le calme et la
courtoisie et nous avons été reçu par l’équipe du gérant de manière
courtoise. Du caractère complètement pacifique et courtois de notre
intervention, les gendarmes qui étaient présents pourraient témoigner,
vous devriez les interviewer!

Le gérant d’Abowind a donné le micro à l’un des participants pour que
nous puissions expliciter devant les  invités présents nos doléances à
l’égard de l’éolien  terrestre, tel qu’il est encouragé par des mesures
outrageusement avantageuses de la part des pouvoirs publics. En tant que
journaliste vous n’ignorez forcément pas la désapprobation exprimée par
la Cour des Comptes et la commission de Bruxelles sur ce point.

A l’occasion de la présentation de notre position notre porte-parole a
qualifié Abowind d’entreprise « affairiste », est-ce ce que le gérant
d’Abowind appelle une insulte? « Affairiste »est un terme  qui caractérise
l’aptitude à tirer profit d’une situation politique et à profiter d’un
effet d’aubaine, ce qui convient parfaitement à cette entreprise comme à
d’autres, dont on ne peut pas s’étonner qu’elle recherche un maximum de
profit. Le gérant d’Abowind  s’attendait-il à ce qu’on qualifie son
entreprise de philanthropique?

Peut-être 150 personnes sont-elles venues sur le site dans la journée,
en tout cas, quand nous l’avons quitté après 13h,  les visiteurs étaient
moins nombreux que le groupe des manifestants…Ce qui est sûr c’est que
la photo que vous avez choisie pour illustrer ce que vous appelez une
« fête » ne confirme pas le nombre que vous avancez… Et pourtant cette
manifestation avait reçu une large publicité dans la Charente Libre et
un très grand nombre d’élus avaient reçu une invitation, certains ont
exprimé par lettre leur refus de cautionner un lobbyiste affairiste. Il
semble que le nombre d’élus présents était infime…A vous lire il
semble que cette journée fut un succès, étant donné le nombre
d’invitations lancées, l’attrait supposé d’un repas et d’activités
gratuits, 150 personnes est un chiffre ridiculement bas, il y a plus de
monde dans la moindre frairie de village….

Vous écrivez que le parc de Salles de Villefagnan produit par an la
consommation de 148 000 foyers. D’où sortez vous une pareille
aberration? Vous avez probablement mal recopié le communiqué d’Abowind
ou mal compris ce qu’on vous a dit. Prenons votre chiffre: étant donné
que l’administration considère  qu’un foyer comporte 2, 3 personnes en
moyenne, vous prétendez donc que les 9 éoliennes de Salles de
Villefagnan pourvoient aux besoins en électricité de 296 000 personnes,
soit une éolienne suffirait, selon vous, aux besoins en électricité de
près        32 000 personnes. Étant donné que nous sommes un peu plus de
67 millions de Français, il suffit de faire une règle de 3. Selon vos
dires un peu plus de 2000 éoliennes suffiraient à couvrir les besoins en
électricité de la France entière!

Nous espérons que la Charente libre publiera un rectificatif pour
informer ses lecteurs de l’ineptie qui a été imprimée dans votre
article. Ineptie qui fonctionne comme une manipulation malhonnête des
esprits non avertis.

A la lecture de votre article partial et manquant de sérieux, tout
démocrate ne peut qu’être accablé de constater que vous apportez des
encouragements à ceux, nombreux, qui ne font plus aucune confiance aux
médias , fragilisant ainsi le financement de  la presse qui doit être
dans un État de droit un contre-pouvoir.
En tout cas si en effet votre article ne manifeste aucune qualité
journalistique, vous pourriez envisager sûrement avec succès de devenir
commerciale dans le domaine de l’éolien industriel.
Salutations distinguées

Josette et Kader Boulanouar
riverains du parc éolien Abowind situé sur les communes de Saint
Coutant, Ambernac et Champagne-Mouton.

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6)- Réflexions et perspectives…
Il faut arrêter de prendre les citoyens pour des imbéciles et de tout faire passer en catimini…
La colère monte monte monte…
Cette histoire ne va pas arranger l’image de marque d’Abo Wind …qui est déjà plus que mauvaise !…

SAVOIR ALLER CONTRE LE VENT…

Un article de Jean-Pierre Chevènement paru dans l’Opinion du 21 octobre 2018.

L’étau se resserre encore un peu plus autour des promoteurs éoliens !…

Bonne lecture.

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L’Opinion 21 octobre 2018 France

« Programmation énergétique : savoir aller contre le vent ». Par Jean-Pierre Chevènement

« Du fait de son mariage forcé avec des énergies fossiles, l’éolien est une fausse énergie renouvelable, une fausse énergie propre. »

Ancien ministre de la Recherche, de l’Industrie, de l’Enseignement supérieur, et de la Défense, Jean-Pierre Chevènement, à 79 ans, prend position.

Par Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre

Les faits — Jean-Pierre Chevènement : « EDF prépare un plan prévoyant la fermeture d’au moins une demi-douzaine de centrales nucléaires. A-t-on vu quelque part dans le monde un pays qui manifeste une telle défiance à l’égard de ses propres capacités et au point de porter un tel coup à la crédibilité de son industrie ? »

La France avait acquis à la fin du siècle dernier une remarquable maîtrise du cycle complet de l’énergie nucléaire. L’outil industriel constitué au fil des générations était un atout majeur de notre pays dans la compétition internationale.

Sous l’effet d’orientations prises au début du quinquennat précédent, cet atout est en train d’être complètement gâché. EDF, sous la tutelle de M. de Rugy, prépare un plan dit PPE* prévoyant la fermeture d’au moins une demi-douzaine de centrales nucléaires. A-t-on vu quelque part dans le monde un pays qui manifeste une telle défiance à l’égard de ses propres capacités et au point de porter un tel coup à la crédibilité de son industrie ?

*Programmation pluriannuelle de l’énergie

Les raisons avancées – la sûreté et la lutte contre le réchauffement du climat – ne sont que des trompe-l’œil. La vraie raison est idéologique : la lutte contre le nucléaire est le noyau d’une idéologie millénariste post-Seconde guerre mondiale qui a substitué la catastrophe au progrès à l’horizon de l’Humanité. Cette idéologie va bien au-delà des Verts. Elle imprègne « l’air du temps ». Ce n’est pas par hasard qu’elle est née en Allemagne après 1945 avec Hans Jonas, l’inventeur du « principe de précaution ». C’est dans ce contexte hautement idéologique qu’il faut replacer le naufrage quasiment programmé de notre industrie nucléaire. L’Allemagne de Mme Merkel a décidé unilatéralement, en 2011, de « sortir du nucléaire », ruinant ainsi la perspective d’une politique énergétique européenne cohérente.

En Allemagne, les subventions aux « renouvelables » ont explosé, la facture d’électricité aux ménages aussi, et plus encore les émissions de gaz à effet de serre engendrées par le recours au charbon rendu nécessaire par le caractère intermittent du solaire et de l’éolien.

Procrastination. En France, par l’effet d’une procrastination très politique, il s’est écoulé trois décennies entre le lancement, en 1981, des derniers réacteurs de deuxième génération (Civaux notamment) et celui de troisième génération, l’EPR de Flamanville qui accumule des retards. Quoi d’étonnant à ce que les savoir-faire industriels français se soient perdus ? Rien de tel en Chine où l’EPR de Taishan est entré en service dans les délais prévus ! Et voilà maintenant qu’au prétexte de la solidarité européenne, la France est en train de programmer la réduction de 80 % à 50 % de notre production d’électricité nucléaire.

François Hollande a coulé dans le bronze de la loi en 2015 le rabougrissement à 50 % de la part de l’électricité d’origine nucléaire dans la consommation de la France, au mépris de l’intérêt national

En réalité, nous nous conformons aux objectifs du programme que le Parti socialiste avait adopté à la fin de 2011, lui-même consécutif à la décision de Mme Merkel de « sortir du nucléaire ». François Hollande a coulé dans le bronze de la loi en 2015 le rabougrissement à 50 % de la part de l’électricité d’origine nucléaire dans la consommation de la France, au mépris de l’intérêt national. Les erreurs de la politique énergétique allemande sont aujourd’hui patentes – elles ont amené la Commission de Bruxelles à revoir à la baisse ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre (de 40 % à 35 % en 2030), mais nous nous obstinons par idéologie à vouloir reproduire ces erreurs et à nous y adapter par suivisme. Il suffit de prendre connaissance des investissements évoqués pour la conversion de Fessenheim – ils sont liés au démantèlement de la filière nucléaire ou à la programmation d’une centrale photovoltaïque non rentable – pour se convaincre que la fermeture d’une centrale amortie et produisant de l’électricité bon marché est une ânerie.

Le nucléaire, grâce à la faculté d’utiliser bientôt le thorium, et aux surgénérateurs qu’élaborent actuellement divers pays, restera très compétitif à l’horizon des prochains siècles, sans émettre de gaz à effet de serre

Pour montrer le caractère déraisonnable de la programmation énergétique telle qu’on nous l’annonce, je ne prendrai que l’exemple de l’énergie éolienne. On a pris l’habitude d’opposer les « énergies renouvelables » au nucléaire. C’est une fausse opposition. D’abord parce que le nucléaire, grâce à la faculté d’utiliser bientôt le thorium, et aux surgénérateurs qu’élaborent actuellement divers pays, restera très compétitif à l’horizon des prochains siècles, sans émettre de gaz à effet de serre. On peut réduire considérablement le coût des réacteurs de génération III sans préjudice pour la sûreté et en réduire la taille (jusqu’à 200 MW) selon la préconisation du MIT pour mieux s’adapter à la demande. Le terme « énergies renouvelables » rassemble des produits d’une extrême hétérogénéité.

Groupe de pression surpuissant. L’hydroélectricité est assurément une forme d’énergie sans carbone, et pilotable (c’est-à-dire qu’on peut l’appeler à tout instant). Mais en France, la quasi-totalité des sites propices sont équipés. Plus prometteur est le solaire thermique, utilisé notamment pour les chauffe-eau ; il n’est productif qu’une partie du temps (12 % seulement dans notre pays, en moyenne), mais la chaleur emmagasinée se conserve durant plusieurs jours. Aussi ce solaire thermique doit-il aujourd’hui être préféré au photovoltaïque, car à l’heure actuelle le stockage de l’électricité reste extrêmement coûteux.

Le concept d’énergies renouvelables est le manteau sous lequel se dissimule l’éolien, promu sans cesse par un groupe de pression surpuissant malgré les inconvénients qui en résultent. Non seulement parce que l’éolien est en train de détruire l’identité paysagère de notre pays, qui était faite d’harmonie et de mesure. Le préfet des Ardennes a ainsi autorisé 63 engins de 200 mètres de haut.

Plus graves encore les conséquences induites par le développement de l’éolien pour les finances publiques et pour l’environnement. Ces conséquences vont à rebours du but recherché. Cette production d’électricité d’origine éolienne permettrait de réduire celle des sources fossiles – charbon, fioul et gaz. Mais la part des fossiles, en France, est déjà tombée très bas : moins de 6 % de notre électricité, en année normale. Elle ne peut baisser davantage, en raison de l’irrégularité des énergies intermittentes. Les éoliennes, dans notre pays, ne sont utilisées qu’à raison de 2 % de l’année, en moyenne. Pour que les consommateurs soient convenablement desservis, il faut donc faire appel aux sources pilotables mais polluantes (charbon, lignite, gaz).

Dès lors, le supplément d’électricité produit par les nouvelles éoliennes ne pourrait avoir que deux destinations :

  • Une exportation à perte (en année normale, la France exporte déjà le dixième de sa production, avec une perte de l’ordre de la moitié du prix de revient d’EDF, financée par le consommateur français) ;
  • Le remplacement d’une fraction de la production nucléaire ; celle-ci étant exempte de carbone, un tel remplacement n’aurait aucune utilité pour le climat, bien au contraire.

Ce remplacement nous placerait d’ailleurs devant un second dilemme :

  • Ou bien le complément d’électricité rendu nécessaire par l’intermittence de l’éolien et photovoltaïque serait fourni par les centrales nucléaires ; cela signifierait que celles-ci devraient réduire leur production actuelle, alors que leurs installations sont amorties, et ne nécessitent, pour continuer à servir, que des investissements de sécurité supplémentaires (« grand carénage »). Le simple maintien de la production totale actuelle avec des éoliennes serait obtenu à grands frais (le développement des réseaux d’interconnexion coûte extrêmement cher) alors que nous pouvons y parvenir pour un prix relativement modique, en nous dispensant d’éoliennes supplémentaires ;
  • Ou bien, deuxième hypothèse, le complément d’électricité nécessaire serait fourni par des sources fossiles ; d’un point de vue technique, c’est la solution la plus aisée ; les Allemands l’ont mise en œuvre (charbon, lignite) ; mais du point de vue de l’environnement, c’est la pire formule.

Mariage forcé. Instruisons-nous de leurs erreurs. Il y a dans le modèle allemand des formules dont nous devrions nous inspirer (la cogestion par exemple), mais tout n’est pas à transposer mécaniquement. Ai-je besoin d’ajouter que la programmation énergétique française n’a pas à adapter notre modèle aux erreurs commises outre-Rhin et que nos amis allemands commencent eux-mêmes à mesurer ?

Du fait de son mariage forcé avec des énergies fossiles, l’éolien est une fausse énergie renouvelable, une fausse énergie propre.

Retenons notre souffle à l’annonce de la publication, dans les prochaines semaines, de la nouvelle « Programmation pluriannuelle de l’énergie ». J’ai pensé et je continue à espérer que l’élection d’un nouveau président de la République permettra de retrouver le chemin de la raison. Il n’est jamais trop tard pour revenir sur une erreur, même quand elle est portée par le vent. La mode est ce qui se démode : un vent l’apporte, un autre la remporte.

Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre.

Une controverse difficile en perspective

Fin octobre ou début novembre, le gouvernement doit révéler sa feuille de route énergétique, la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), jusqu’en 2028. Elle devrait, au moins à court terme, préserver la place du nucléaire. Le gouvernement s’attend donc à devoir faire face à une controverse difficile. Ancien ministre de la Recherche, de l’Industrie, de l’Enseignement supérieur, et de la Défense, Jean-Pierre Chevènement, à 79 ans, prend position.

VIAPL