Projet du petit bos – Milhac-de-Nontron

Le projet éolien sur la commune de Milhac de Nontron est proposé par la société « Champs Gazania » qui dépend du groupe « Solveo Energie ». Il prévoit 4 aérogénérateurs installés en pleine forêt à quelque centaines de mètres des premières habitations. Il se situe à proximité des hameaux de Lajaunie, La grange, Mortegoutte et Mazeroux à la limite de la commune de Saint-Saud-Lacoussière.

La hauteur envisagée pour ces 4 aérogénérateurs est de 200 m, soit parmi les plus hautes machines existantes. A l’heure actuelle, aucune machine de 200 m ne fonctionne dans notre pays.

VIAPL conteste ce projet pour les raisons suivantes

  • La concertation avec la population est insuffisante. Aucune réunion publique n’a eu lieu pour présenter le projet à la population avant qu’une quelconque autorisation ne soit prononcée. Les réunions d’information du promoteur étaient à sens unique et organisées uniquement pour lui permettre de compléter son dossier au chapitre « Concertation » alors que l’esprit de concertation était totalement inexistant.
  • Après avoir été trompé par le promoteur aux débuts du projet, les élus ont pris conscience que le projet proposé n’était pas adapté au territoire. Le conseil municipal de Milhac-de-Nontron a clairement indiqué qu’il renonçait à l’implantation d’un projet éolien en votant par 14 voix sur 15 contre le projet. 5 autres communes voisines ont voté contre le projet et une seule commune, située sur une autre communauté de communes, a voté pour.
  • En proposant une enquête publique en pleine crise sanitaire, il nous semble que les conditions ne sont pas réunies pour favoriser l’expression d’une véritable démocratie . Les conditions empêchent VIAPL de proposer une réunion d’information pour apporter les précisions nécessaires à la bonne compréhension du projet et des enjeux.
  • Le projet du petit bos est très similaire au projet de la queue d’âne et n’est distant de celui-ci que de 5,5 kms. Aucun des projets n’est satisfaisant et compte tenu du rejet massif affiché par la population local en 2019 pour le projet de la queue d’âne, nous ne comprenons pas qu’un autre projet soit de nouveau proposé sur le même espace.
  • Le paysage va être fortement affecté et les différents photomontages réalisés par le promoteur ne correspondent pas à la réalité. Les aérogénérateurs proposés sont parmi les plus hauts de France alors même que notre campagne est très intimiste et à taille très humaine. Nos clochers mesurent 15 m de haut en moyenne et nos arbres ne dépassent guère les 25 m. Que viennent faire ces monuments industriels de 200 m dans notre voisinage ?
  • A l’heure de la 6ième extinction des espèces, il ne semble pas raisonnable d’ajouter de nouvelles contraintes pour la biodiversité au sein même d’un parc naturel régional. Même si les promoteurs laissent penser que leur projet est moins destructeur que la circulation automobile par exemple, il vient toutefois s’ajouter à la présence humaine largement présente sur le territoire. Pour VIAPL, il est temps de lutter contre l’artificialisation des sols et de de préserver notre forêt qui contribue largement à la lutte contre le réchauffement climatique.
  • Le projet est envisagé en plein milieu du principal couloir de migration pour de nombreux oiseaux. il nous semble que ce couloir doit être protégé.
  • Le promoteur n’a pas souhaité déposer de demande de dérogation pour la destruction des espèces protégés. Alors même que son projet va détruire des espèces protégés, il a sciemment omis de faire cette demande pour éviter que son dossier soit soumis à l’approbation de nombreuses institutions. A nos yeux, la DREAL aurait du exiger le dépôt d’une telle demande pour que le dossier soit recevable.
  • Le projet est prévu à environ 624 m des premières habitations. Comment peut-on envisager l’installation des plus hautes éoliennes de France à seulement 624 m des habitants. dans de nombreux pays, la distance de sécurité est proportionnelle à la hauteur de l’aérogénérateur mais ce n’est pas le cas en France où la distance réglementaire est fixée à 500 m quelque soit la hauteur de l’ouvrage étudié. Pour VIAPL, cette règle doit être modifiée au nom du principe de précaution et de la sécurité sanitaire.
  • Le porteur de projet ne nous semble pas très fiable. A l’origine, le projet a été présenté par la société « Soleil du midi » puis par le groupe « Solveo énergie » qui est un spécialiste du photovoltaïque sans grande expérience significative dans les projets éoliens. Aujourd’hui il est porté juridiquement par une SARL au capital de 1000 euros qui ne comporte aucun salarié. Les garanties économiques et financières ne nous semblent pas être au rendez-vous pour assurer la sécurité des habitants et le respect des engagements, notamment en terme de bridage.
  • Compte tenu des machines envisagées, des mesures de bridage sont d’ores et déjà prévues pour respecter notamment les contraintes réglementaires en matière de pollution sonore. Pourquoi installer des machines trop puissantes pour les brider ensuite ? Pourquoi ne pas installer dès le départ des machines à la juste puissance ? Cette demarche nous inquiète et ne semble pas raisonnable.
  • Le projet annonce un facteur de charge de 26,8% alors que la moyenne régionale tourne depuis des années autour de 23% en prenant en compte les performances de Charente Maritime, un département beaucoup plus venté que la Dordogne. Comment le promoteur peut-il espérer raisonnablement un facteur de charge de 26,8% dans ces conditions, surtout s’il réalise réellement les bridages qu’il annonce. Viapl estime que le promoteur ment sur la rentabilité énergétique de son projet.
  • Nous sommes dans un territoire présentant un certain potentiel touristique qui est réel mais fragile. Quoi qu’en dise le promoteur, les touristes qui viennent ici ne viennent pas chercher d’installations industriels et auraient même tendance à les fuir. Pourquoi saccager un environnement et des paysages qui sont notre principal atout touristique ?

VIAPL a déposé sur le registre dématérialisé une observation qui reprend cet argumentaire de manière plus développée. Vous pouvez consulter l’intégralité de cette observation en consultant cet article.

Suivi du dossier :

  • En date du 14 janvier 2021, les commissaires enquêteurs ont rendu un avis très défavorable pour le projet éolien du Petit-Bos à Milhac-de-Nontron. Voir l’article sur le blog.
  • En date du 03 octobre 2022, le préfet de Dordogne a délivré un arrêté de refus pour le projet éolien du Petit-Bos à Milhac-de-Nontron. Voir l’article sur le blog.
  • En date du 23 décembre 2022, le promoteur Solveo Energie dépose un recours devant le tribunal administratif de Bordeaux pour contester la décision du préfet. Voir l’article sur le blog.
  • Actuellement, nous avons mandaté notre avocate pour déposer un mémoire en intervention volontaire pour soutenir la défense du préfet.
VIAPL